Résumé
En 1973, Jocelyne Saab donne la parole aux femmes palestiniennes, victimes souvent oubliées du conflit israélo-palestinien.
L'avis de Tënk
Nous sommes en 1973. La Palestine est occupée depuis 1948 et la tension au Proche-Orient est à son paroxysme. C’est à ce moment que Jocelyne Saab choisit de donner la parole aux combattantes palestiniennes qu’elle considère comme les grandes oubliées de ce conflit. Elle est loin de se douter alors que la réalisation de ce documentaire pour une chaîne de télévision française marquera un tournant dans sa carrière. Il sera le signe de son émancipation et de son indépendance. Alors qu’elle monte le film dans les locaux d’Antenne 2, le couperet tombe : le chef du service étranger de la rédaction refuse catégoriquement la diffusion du documentaire sur la chaîne et chasse brutalement Jocelyne de la salle de montage. Jocelyne Saab décide alors de s’affranchir des desideratas des médias et prend son envol en tant que reporter indépendante. Ce premier geste d’indépendance du système médiatique n’est pas encore un geste d’indépendance esthétique puisqu’elle prévoyait initialement une diffusion télévisée : le film est donc d’une facture très classique mais il tend déjà le micro à une diversité de voix, trait qui s’affirmera dans le travail de Saab à partir de 1975.
Jinane Mrad
Directrice adjointe à la sauvegarde du patrimoine artistique de Jocelyne Saab