Résumé
Un dimanche en enfer couvre l’édition 1976 de la course cycliste Paris-Roubaix, qui est généralement la plus dramatique des Classiques de printemps du calendrier cycliste professionnel. Une bonne partie de Paris-Roubaix se déroule sur des routes étroites et pavées, pleines de bosses, qui deviennent poussiéreuses les jours secs et dangereusement glissantes et boueuses les jours de pluie… d’où le surnom « L’Enfer du Nord » qui donne son titre au film.
L'avis de Tënk
Au départ : quelques gestes simples de maintien et de préparation des vélos, introduction des favoris-protagonistes de la course et du film à venir sur fond de quelques notes de violoncelle. À l'arrivée : l'apothéose d'un sprint final accompagné d'un hymne interprété par le chœur du Théâtre royal danois. Entre les deux : vaillance, drame, martyre, sueur et, parfois, sang. Mais avant tout, une immersion, grâce à deux douzaines de caméras, dans les coulisses et l'ambiance populaire d'une compétition cycliste aussi mythique que ses héros et aussi rude que sa voie pavée. Avec Un dimanche en enfer, Jørgen Leth, grand admirateur de ces compétitions spectaculaires, donne ses lettres de noblesse cinématographiques au sport cycliste, dans cette course folle des cycles comme des caméras contre contingences et imprévus de toute sorte : effraction du réel (social, politique), météo, accidents, abandons en série… jusqu'à une fin avec des vainqueurs inattendus. Un film-monument, une ode héroïque.
Jürgen Ellinghaus
Programmateur, réalisateur